La Normandie compte de nombreuses filières économiques structurées et structurantes pour l’économie régionale (énergie, chimie, aéronautique, agro-alimentaire, construction, verrerie, équine, cidricole, automobile, pharmaceutique, etc.). Ces filières peuvent porter des démarches RSE ou label de progrès. L’ANBDD appuie les représentants de filière dans l’intégration de la biodiversité dans leur label de progrès.
- L’UNICEM Normandie : un acteur historiquement engagé
- Filière équine : le label EquuRES
- Filière cidricole : le verger, élément de la trame verte et bleue
- Parcs d’activités : le label Normandie ReSponsablE
L’UNICEM Normandie : un acteur historiquement engagé
L’UNICEM Normandie représente une centaine de carrières dans notre Région. Elles alimentent principalement la filière de construction du BTP, mais aussi l’industrie du verre, des amendements agricoles, du papier, etc. Les carrières fournissent une matière première essentielle à l’industrie du bâtiment et des travaux publics : le granulat. Il s’agit d’un morceau de roche « naturel », comme le sable ou le gravier présent dans les lits majeurs des rivières ou obtenu artificiellement par concassage d’une roche massive (schistes, grès, calcaires, granite, etc.). Il peut également être issu d’une filière de recyclage des bétons.
Comme toute activité industrielle, les carrières ont des impacts sur l’environnement et le voisinage. Ce sont des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) qui exploitent une ressource non renouvelable et entraînent des modifications significatives pour l’environnement.
Loin d’être ignorés, les impacts environnementaux générés par les carrières font l’objet de toutes les attentions des professionnels. Dès 1992, la Charte Environnement des industries de carrières est lancée. Elle évoluera en un référentiel de progrès environnemental en 2004. Basée sur un référentiel d’actions, cette démarche collective volontaire est inédite pour l’époque. Elle s’adresse aux carrières, aux installations de traitement et aux plateformes de recyclage de matériaux de déconstruction et leur propose une amélioration continue de leurs pratiques sur l’ensemble du cycle de vie de leurs sites pendant et après l’exploitation.
Cet engagement en faveur de l’environnement est aujourd’hui connu et reconnu de tous, tant sur les résultats obtenus que sur la méthode de concertation et de communication mise en place. En 2007, 91 % des sites engagés dans la démarche ont atteint le niveau 4, le niveau maximal du Référentiel de Progrès pour l’Environnement (RPE).
Pour poursuivre la démarche d’amélioration, un nouveau référentiel de type “charte RSE” a été adopté en 2017. Cet élargissement permet d’ouvrir la démarche aux autres branches (béton, recyclage et valorisation, granulats marins) et de valoriser l’ensemble des actions des adhérents (économie circulaire, développement local, concertation, sécurité, …). L’association UNICEM Entreprises Engagées est créée et porte les deux démarches de progrès, Cap Environnement et Label RSE.
Filière équine : le label EquuRES
Le cheval est facteur d’attractivité majeur pour la Région. Avec 117 000 équidés sur son territoire, un pôle de compétitivité, des sites prestigieux comme le Haras National du Pin, la Normandie est intrinsèquement liée au cheval. Consciente de cet atout, la Région mise depuis plusieurs années sur cette filière pour développer et dynamiser son territoire. En Normandie, le cheval fait vivre 6500 entreprises (industrielles, centres équestres, entraîneurs, hippodromes, haras, centre d’entraînement et centres de formations aux métiers du cheval).
Créé en 2014 par le Conseil des Chevaux de Normandie, le label EquuRES est la seule démarche de qualité en faveur de l’environnement et du bien-être animal spécifiquement développée pour les structures équines, quelles que soient leur localisation, leur taille et leur activité : centres équestres, éleveurs, entraîneurs, hippodromes, centres de formation ou encore cliniques vétérinaires pour chevaux. Le label EquuRES est animé par le Conseil des Chevaux de Normandie.
Parmi les critères d’accès au label, plusieurs concernent la biodiversité :
- protection des rivières, cours d’eau, fossés voire entretien de la ripisylve
- gestion extensive ou raisonnée des prairies
- utilisation des haies pour les clôtures, idéalement en essences locales
- taille douce des arbres et en dehors des périodes d’activités de la faune
- part de la SAU en zone naturelle protégée et/ou gérée écologiquement
- prise en compte de l’existence de charte Natura 2000 (si concerné)
- application du Zéro Phyto
- gestion différenciée sur les espaces verts
- réflexion sur la gestion des espaces boisés
- préservation/création de mares
- connaissance et préservation de la flore et de la faune, idéalement avec l’aide d’un spécialiste
- favorisation de l’accueil de la faune dans les bâtiments
- extinction nocturne des lumières
- action de sensibilisation sur les gestes éco-responsables
Filière cidricole : le verger, élément de la trame verte et bleue
Indissociable de l’identité normande, le verger cidricole normand produit entre 150 000 et 200 000 tonnes de pommes à cidre chaque année soit 60% environ de la production nationale. Les vergers sont des éléments structurants de la trame verte et bleue et représentent un milieu dans lequel la flore, les invertébrés ou encore les rapaces diurnes et nocturnes s’épanouissent. Le verger traditionnel (haute-tige) prend la forme d’un pré planté et pâturé par des bovins. Ce système est une infrastructure agroécologique ancestrale qui a marqué et marque encore le paysage de la Normandie. Entre 1980 et 2003, le nombre d’arbres dans les vergers haute-tige a été divisé par trois, passant de 12 à un peu moins de 4 millions. À la fin des années 70, est apparu le verger spécialisé (basse-tige) qui a fortement progressé depuis. Il a aujourd’hui pris le pas sur le verger traditionnel.
Le verger, milieu semi ouvert, fait certainement partie des écosystèmes agricoles les plus riches d’un point de vue biologique. En effet, depuis leur plantation jusqu’à leur décomposition complète, les arbres fruitiers offrent nourriture, abris, lieux de reproduction et d’hivernage à un grand nombre d’espèces animales, végétales (lichens, mousses, etc.) et de champignons. Les nombreuses variétés fruitières et la strate herbacée (prairie) contribuent également à la biodiversité de ce milieu semi-naturel. Le nombre d’arbres, l’âge des arbres, la diversité d’espèces fruitières et de variétés, influencent la diversité biologique dans le verger. Soulignons que la biodiversité ne dépend pas uniquement des caractéristiques du verger ou de son entretien, mais également de son environnement direct (prairies, forêts, mares, haies, jachères, champs, routes, etc.) et des structures annexes. Ces dernières contribuent au maintien ou à l’accroissement de la biodiversité sur place.
La démarche d’amélioration de la profession se traduit concrètement via les 9 AOC/AOP cidricoles normandes dont les cahiers des charges intègrent des actions en faveur de la biodiversité. Un travail de renforcement de cet engagement en faveur de la biodiversité est en cours.