En quoi les résultats peuvent intéresser les élus des territoires concernés par Ricochet?
Retour d’expérience – Interview d’Arnaud Gruet, conseiller municipal à Varengeville-sur-Mer
Le déploiement du projet Ricochet sur Varengeville-sur-mer répond à un besoin d’adaptation de la commune sur les risques sur les biens et les personnes, le ruissellement dans les vallées, l’effondrement de falaise et le recul du trait de côte, dont les sensibilités s’accroissent avec le changement climatique. Si la commune n’identifie pas de submersion à ce jour, des inondations terrestres, retenues par les digues, présentent une importance suffisante pour démarrer un travail d’adaptation en amont en vue de limiter les risques à venir (adaptation préventive).
Le lien entre l’équipe de recherche et l’équipe municipale de Varengeville-sur-Mer s’est entre autres traduit par une communication claire des éléments scientifiques nécessaires à la compréhension des caractéristiques géographiques propres de l’espace côtier à prendre en compte dans la planification. Un tel projet crée une émulation : plus il y a transfert de connaissances sur les enjeux littoraux, plus les élus peuvent intégrer ces données dans leurs fonctionnements.
S’approprier les connaissances nécessaires à l’action
Parvenir à mobiliser les communes arrières littorales devient un enjeu majeur, pour garantir une solidarité intercommunale. Toutefois, comme elles ne se sentent pas toujours concernées par ces risques, les mobiliser est plus compliqué. La forme du jeu peut alors devenir une solution plus engageante sur le long terme pour les parties prenantes. Les ateliers Littosim sont un exemple d’appropriation d’outils par la participation active des élus.
Se préparer au risque
L’intérêt porté par l’équipe municipale de Varengeville-sur-mer au projet Ricochet est révélateur d’un réel besoin communal de services cartographiques pour une meilleure préparation à la gestion des risques. La présence d’un service cartographique unique à l’échelle de l’agglomération ne peut répondre aux besoins de l’ensemble du territoire normand en raison de contraintes matérielles de temps.
Et demain ?
Plus largement, la multiplication d’outils de sensibilisation devrait s’accompagner de réformes structurelles plus importantes. Les obstacles réglementaires demeurent conséquents et doivent être levés pour que les éléments cartographiques intégrés soient pleinement pris en compte. Un autre point émerge et peut brouiller les repères des décideurs politiques (qui fait quoi?) : la multiplication des organismes compétents sur le sujet littoral accompagnée d’un manque de centralisation et d’actions concertées. Par ailleurs, des obstacles socio-culturels s’observent sur la problématique du littoral avec les enjeux de la communication des risques à la population et du manque d’acculturation dès le plus jeune âge sur les risques et l’adaptation.