Liste Rouge des Reptiles de Normandie

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Liste Rouge des Reptiles de Normandie

Cette liste rouge concerne les reptiles squamates (= lézards et serpents) présents sur le territoire normand.

Initiée par l’Agence Normande de la Biodiversité et du Développement Durable (ANBDD), la réalisation de cette liste rouge a été confiée à l’Observatoire Batracho-Herpétologique Normand (OBHeN), structure spécialisée dans l’étude des amphibiens et des reptiles en Normandie.

Des dizaines de milliers de données analysées :

Pour cette étude, ce sont plus de 59 000 observations de reptiles issues d’une trentaine de structures qui ont été bancarisées. Après analyse, près de 43 000 de ces observations (postérieures à 2004) ont été retenues et passées au crible de la méthodologie UICN permettant de proposer les statuts de cette liste.

Des menaces qui pèsent sur plus de 36 % des espèces étudiées :

11 espèces de reptiles squamates ont été étudiés (5 lézards et 6 serpents). Les 5 espèces de reptiles chéloniens (tortues) qui fréquentent la région sont des espèces pour lesquelles la méthodologie n’a pas été considérée applicable en Normandie. En effet, il s’agit d’espèces soit exotiques envahissantes, soit de migrateurs exceptionnels, ou bien d’espèces sans preuve de reproduction. Elles ont donc été classées NA et n’ont pas été soumises au processus d’évaluation. Il s’agit des espèces suivantes: Trachémyde écrite (NAa), Tortue caouanne (NAb), Tortue de Kemp (NAb), Tortue Luth (NAb), Tortue franche (NAb).

L’évaluation réalisée a permis de révéler que sur les 11 espèces analysées 4 espèces sont considérées comme menacées à l’échelle régionale car classées en danger (EN) ou vulnérable (VU). La part d’espèces de reptiles menacées en Normandie s’élève donc à plus de 36% et il en est de même pour la part d’espèces classées quasi menacées (NT). A ce jour, aucune espèce de reptile n’est considérée comme disparue en Normandie. Enfin, seulement 3 espèces sont classées en préoccupation mineure (LC), soit 28 % des espèces de reptiles présentes en Normandie.

Les menaces qui pèsent sur les reptiles découlent de plusieurs facteurs:

  • l’altération des habitats comme, par exemple, la fermeture des landes ou des coteaux provoquée par plantations volontaires ou par un embroussaillement spontané, ou bien l’altération des zones humides qui peut être liée à l’abandon des mares et des fossés, à la mise en culture de prairies humides, ou bien encore à l’importante dégradation du bocage observée depuis plusieurs décennies dans la région;
  • l’artificialisation et l’urbanisation autour des villes et villages pour la création ou l’expansion de zones urbaines, industrielles ou commerciales et qui occasionnent une importante fragmentation des habitats ;
  • les activités humaines comme l’agriculture intensive ou certaines pratiques de chasse. Cette dernière, par la réalisation d’importants lâchers de Faisans de Colchide (espèce exotique), est à l’origine de gros dommages aux populations de reptiles ;
  • Le changement climatique apparait clairement comme un facteur de déclin pour les espèces d’affinité septentrionale ou continentale. D’autres sont affectées par les sécheresses de plus en plus fréquentes au printemps et/ou en été.

Pour aller plus loin – consultez l’état des lieux des connaissances régionales sur les reptiles

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