Le mardi 13 octobre 2020, l’ANBDD proposait un atelier technique – à destination des collectivités – « Biodiversité communale : comment améliorer la connaissance de son patrimoine naturel ? ». Accueillis par la commune de Cormelles le Royal, les participants a pu échanger de façon très féconde et intéressante sur les différentes actions possibles à mettre en place pour faire un diagnostic de biodiversité sur son territoire. Nous vous proposons un retour sur l’atelier, et des ressources utiles pour aller plus loin.
Retour sur la matinée
Avant toute action de protection et de préservation, il est nécessaire d’améliorer la connaissance de la biodiversité de son territoire et d’identifier les enjeux. Pour cela, certaines étapes sont incontournables, comme des états des lieux des connaissances, des collectes participatives de données de terrain, la mobilisation des acteurs.
Les intervenants ont présenté les méthodes et actions engagées lors des projets d’ABC ou de 24h de la biodiversité. Grâce à ces retours d’expériences, chacun a pu appréhender les différentes étapes pour réaliser un bilan de la biodiversité de la commune, du côté scientifique (en faisant appel à des naturalistes compétents, en mettant en place des partenariats et des protocoles…), mais aussi du côté citoyen (en multipliant les initiatives pour mobiliser les citoyens quels qu’ils soient). Les intervenants ont précisé les points de vigilance, les points forts et les améliorations à prévoir pour que toutes ces actions facilitent l’appropriation des enjeux de préservation de la biodiversité, aident à l’orientation des politiques publiques et à l’émergence de projets dans les communes.
Programme
- L’Atlas de la biodiversité communale (ABC) de Cormelles le Royal (2019-2021). Point à « mi-étape » – CPIE Vallée de l’Orne ; Mairie de Cormelles le Royal
- Retour d’expérience des 24h de la biodiversité de Rabodanges – CPIE Collines normandes
- Retour d’expérience sur des Atlas de biodiversité communale – Syndicat Mixte du Bassin Versant de l’Yères et de la Côte
- Les Territoires engagés pour la nature – ANBDD
- Les initiatives de mobilisation de l’Office français de la biodiversité – OFB
De la matinée on retient…
- Les opérations comme les ABC ou les “24h de la biodiversité” doivent s’inscrire dans une démarche globale et pérenne en faveur de la biodiversité.
- Le portage politique au sein de la collectivité est fondamental : référent élu et référent agent doivent être très motivés et soutenus par le.la Maire, le.la DGS…
- L’implication de la municipalité lors d’un événement comme les 24h assure une légitimité à la manifestation.
- Quand c’est possible, s’entourer de structures naturalistes reconnues.
- Bien penser en amont aux formats de données pour que les informations recueillies puissent être valorisées dans des bases de données régionales ou nationales.
- Profiter des événements festifs et publics pour faire passer des messages et des conseils sur la préservation de la nature.
- « Convaincre plutôt que contraindre. »
- Ne pas sous-estimer le temps passé pour l’accompagnement des sciences participatives ou des recueils de données participatives.
- Pour emporter l’adhésion de la population, ne pas hésiter à se focaliser sur des taxons charismatiques pour les inventaires et les animations.
- L’appropriation de la connaissance se fait simplement : découvrir et savoir reconnaître quelques espèces courantes, pour ensuite se prendre au jeu de la reconnaissance dans la vie quotidienne, savoir nommer les espèces du jardin public…
- Lors de prospections naturalistes, et encore plus avec des naturalistes néophytes, il est indispensable d’obtenir l’autorisation des propriétaires des terrains et des exploitations agricoles, et de connaître les spécificités des lieux (bétail, etc.), de briefer les naturalistes en herbe sur les bonnes pratiques.
- Le dossier de candidature des TEN Territoires engagés pour la nature peut être utilisé comme outil d’auto-diagnostic pour la collectivité. Les rubriques complètes permettent de faire un état des lieux des pratiques et ouvrent à des pistes d’actions.
- Il n’est jamais trop tard pour entreprendre des actions. N’hésitez plus !
Les ABC Atlas de la biodiversité communale
Pour un ABC, il est demandé de se concentrer a minima sur trois taxons.
Le budget à prévoir pour un ABC satisfaisant est au minimum de 25 000 €.
Le temps nécessaire à la réalisation et l’animation d’un ABC varie beaucoup d’une collectivité à l’autre, fonction des compétences en interne de la collectivité, de l’investissement bénévole…
Un ABC est une démarche qui permet de transmettre des messages scientifiques de manière participative et compréhensive.
Les ABC permettent de travailler toutes générations confondues, en faisant se rencontrer jeunes et plus âgés sur leur perception et usages de leur territoire, à travers l’histoire de chacun.
Les 24h de la biodiversité
Un événement comme les “24h de la biodiversité” nécessite beaucoup d’anticipation, se prépare très longtemps à l’avance (bilan des données existantes et des secteurs intéressants, démarchage auprès des propriétaires, autorisations, mobilisation des experts, matériel informatique, réflexions sur le format de saisie des données, salles couvertes et éclairées, logistique, élaboration du programme d’animations, communication, livrables et compte-rendu…)
Le succès des 24h de la biodiversité tient à l’activation d’un réseau de naturalistes susceptibles de mettre leurs connaissances au service des sciences participatives.
Juin est la période la plus propice à organiser les 24h : c’est une date compromis pour ne pas trop déranger les espèces et en avoir quand même suffisamment à observer.
Ressources utiles
La fiche-ressources propose des pistes biblio-webographiques pour mettre en place des diagnostics de la biodiversité communale et des actions de mobilisation de la population pour mieux connaître la nature autour de chez soi.