[Retour sur l’atelier technique] Faire revenir les oiseaux dans les villes et villages

Le Bilan des 30 ans du suivi STOC (suivi temporel des oiseaux communs) sur 123 espèces communes montre que 32 espèces sont en expansion mais 43 espèces régressent en France.

Les collectivités territoriales ont des leviers d’actions (aménagement des espaces publics, plantations de haies, entretien des espaces), peuvent avoir une action multi-factorielle et systémique, mobiliser les habitants, agir avec tous les acteurs locaux pour mettre en place des projets pour faire revenir les oiseaux dans les villes et villages.

Les besoins des oiseaux sont connus : nourriture, eau, abris et habitats, sécurité.
Ainsi, favoriser des habitats variés – en plantant ou conservant végétaux, arbres, pieds de talus, buissons, prairies et haies dans les villes et villages – , pratiquer une gestion différenciée, laisser la biodiversité s’épanouir sur les bords de route (en prenant en compte la sécurité routière), pratiquer la fauche tardive, sont autant d’outils et d’approches globales qui contribuent à fournir des ressources aux oiseaux. Dans les milieux peu favorables, des éléments artificiels peuvent être utilisés (murs en pierre, accès aux dépendances, etc.).

Le retour d’expériences de Saint-Loup-Hors montre certaines pratiques largement reproductibles, en travaillant à conserver, restaurer ou créer une mosaïque d’habitats, comme par exemple :

• zones humides et mares (recensement, bilan et actions de restauration)
• haies, en accord avec les propriétaires, pour « reconnecter le bourg à la campagne »
• bâtiments favorables aux oiseaux (pose de nichoirs)

Faire adhérer la population, les équipes municipales et les élus, faire prendre conscience de la richesse de la biodiversité à protéger est également fondamental. Plusieurs outils participatifs ont été employés à Saint-Loup-Hors : animations lors de la réalisation de l’Atlas de la biodiversité communale (ABC), groupe de citoyens « ABC et réseaux sociaux », grand comptage des oiseaux des jardins, fabrication de nichoirs, recensement des nids d’hirondelles, , etc..

Les facteurs de réussite reposent sur la mobilisation et l’engagement des élus, l’implication associative et citoyenne, l’accompagnement d’un bureau d’études pour l’ABC, des financements qui aident aux projets (DREAL, AESN), la signature d’ORE (obligation réelle environnementale) avec des propriétaires…

• La commune de Saint-Loup-Hors a été lauréate de l’appel à projet « restauration écologique » lancé par l’État (DREAL Normandie) au titre du plan de relance – DREAL Normandie, 19 août 2024
• Saint-Loup-Hors, une commune à la pointe de l’engagement environnemental – Ouest France, 5 juillet 2023

Lion-sur-mer est un Territoire engagé pour la nature (2022-2024, renouvelé 2024-2027). Dans le plan d’actions figurait la mise en place d’actions de protection du martinet noir en posant des nichoirs.

Constatant une diminution des sites de nidifications, la commune propose la pose de nichoirs sur les bâtiments publics de la ville. Le bâti de la commune est en effet propice à l’accueil de martinets (église, école, mairie, etc.). Les habitants volontaires participent également à l’opération par l’installation de nichoirs sur leurs habitations.
18 nichoirs sont assemblés avec les enfants, et installés par les employés municipaux (besoin de nacelle pour poser les nichoirs à plus de 5 m de hauteur). Les types de nichoirs sont adaptés aux seuls martinets et à leur comportement. L’opération est récente, les nichoirs ne sont pas encore occupés.

• Lion-sur-mer, village des martinets – Lion Environnement, 23 mai 2022