Occupation des sols

Occupation des sols

L’occupation des sols est façonnée par des phénomènes naturels tels que la géologie, les conditions climatiques et par les activités humaines (agriculture, élevage, industrie, etc.). Champs, bocages, falaises, prairies, vallées, centres urbains ou encore zones industrielles, la Normandie est composée de paysages divers.
La richesse de la biodiversité variant selon l’occupation des sols, il est important d’étudier à la fois la part relative des zones artificielles, agricoles, forestières ou semi-naturelles, humides ou en eau et la façon dont elles évoluent.

Chiffres clés 2018 :

  • 80,3 % de territoires agricoles soit 2 418 800 ha ;
  • 12,9 % de forêts et milieux semi-naturels soit 386 200 ha ;
  • 6,2 % de territoires artificialisés soit 187 400 ha ;
  • 0,4 % de surfaces en eau soit 13 300 ha ;
  • 0,2 % de zones humides soit 6 300 ha ;

Etat de l’occupation des sols de Normandie en 2018

La cartographie de l’occupation des sols de Normandie présente une région où les territoires agricoles sont largement majoritaires, où les forêts et milieux semi-naturels sont essentiellement localisés sur des sols sédimentaires de type alluvionnaire faisant des vallées des fleuves et des rivières des zones à enjeux en tant que réservoirs de biodiversité. Les territoires artificialisés se concentrent majoritairement sur 3 secteurs : l’axe Seine, la plaine de Caen et le littoral.

Répartition des grands types d’occupation des sols par département normand – 2018

  • Avec 80 % de la surface régionale constituée de territoires agricoles, la Normandie se place bien au-dessus de la moyenne métropolitaine qui est de 59 %. Elle est ainsi la 2e région agricole française.
  • Avec 13 % du territoire régional composé de forêts et de milieux semi-naturels, la Normandie a un taux nettement inférieur à la moyenne métropolitaine qui est de 34 %. Cette proportion place la Normandie au 11e rang métropolitain. Les secteurs forestiers se concentrent principalement dans l’Eure (21 % de la surface départementale), la Seine-Maritime (16 %) et l’Orne (15 %) alors qu’ils sont très peu présents dans les départements de la Manche (5 %) et du Calvados (8 %).
  • La proportion de territoires artificialisés en Normandie est identique à la moyenne métropolitaine (6 %) plaçant notre région 6e concernant le taux de surfaces artificialisées. Les départements ayant le plus de surfaces artificialisées rapporté à leur surface sont la Seine-Maritime avec 10 % (principalement au niveau de l’axe Seine et dans les deux grandes agglomérations de Rouen et du Havre) et le Calvados avec 7 % de territoires artificialisés (principalement localisés au niveau du littoral et de la plaine de Caen). Les départements de l’Orne et de la Manche ont un taux de surfaces artificialisées plus faible qu’au niveau métropolitain avec respectivement 3 % et 5 % de territoires artificialisés.
  • Les surfaces en eau de plus de 25 ha recouvrent 0,4 % du territoire normand, classant la Normandie au 12e rang sur les 13 régions composant la métropole.
  • Enfin, les zones humides de plus de 25 ha ne représentent que 0,2 % de la surface régionale, classant la Normandie au 7e rang métropolitain.

Evolution de l’occupation des sols en Normandie* entre 2000 et 2018

En 18 ans, l’évolution de l’occupation des sols en Normandie est perceptible à plusieurs niveaux.
Globalement, la superficie des territoires agricoles a diminué, contrairement aux territoires artificialisés qui ont vu leur surface augmenter entre 2000 et 2018.
Sur cette période, les territoires agricoles ont perdu 32 100 ha, soit une perte de 1 % (contre -2 % en moyenne en France métropolitaine), classant la Normandie comme la 3e région de France métropolitaine ayant le moins perdu de territoires agricoles en matière de taux d’évolution.
Sur la même période, la superficie des territoires artificialisés a augmenté de 30 800 ha, soit une augmentation de 20 %, (identique à la moyenne métropolitaine), classant la Normandie 5e région ayant le moins augmenté sa surface artificialisée en dix-huit ans rapportée à sa surface.
Le département ayant le plus fort taux de surfaces artificialisées est la Seine-Maritime (61 600 ha soit 10 % de sa superficie, contre 6 % en moyenne en Normandie en 2018). Cependant, le taux d’évolution des surfaces artificialisées entre 2000 et 2018, est le plus important dans l’Orne et l’Eure qui ont connu une évolution respective de +25 % (+3 300 ha) et +24 % (+7 900 ha) contre +12 % en Seine-Maritime (+6 700 ha)

1 %

des territoires agricoles ont disparu entre 2000 et 2018 en Normandie (- 32 100 ha). Soit l’équivalent de 15 fois la commune de Rouen.

20 %

d’augmentation des territoires artificialisés entre 2000 et 2018 (+30 800 ha). Soit l’équivalent de 14 fois la commune de Rouen.

*seules les évolutions supérieures à 1000 ha par grands types de milieux ont été prises en compte

Transferts annuels moyens de surfaces des principaux types d’occupation des sols (ha) en Normandie entre 2012 et 2018

Entre 2012 et 2018 en Normandie, 1 % du territoire a changé d’occupation des sols, ce qui est identique à la moyenne métropolitaine.

  • Pour 78 % des cas il s’agit de changements au sein du même type d’occupation des sols.
  • Pour 22 % les changements se font entre des types d’occupation de sols différents: 19 % de milieux agricoles vers artificialisés ; 3 % entre les milieux forestiers/ semi-naturels et les milieux artificialisés.

Zoom sur les deux principaux types d’occupation des sols de la région

Les territoires agricoles

Paysage au sud de Caen (Calvados) – Photo: A. Dudouble (ANBDD)
  • les terres arables sont localisées en abondance dans l’Eure et la Seine-Maritime, mais également entre Caen et Argentan qui sont des secteurs riches en limons;
  • les prairies sont majoritairement présentes dans toute la moitié ouest de la région et dans l’est du Calvados et de l’Orne où les sols sont plus argileux et moins favorables aux grandes cultures. On retrouve également des zones de prairies dans le Pays de Bray en Seine-Maritime.
  • les zones agricoles hétérogènes sont essentiellement localisées dans l’ouest de la région et aux abords de fleuves et des cours d’eau où les terres d’alluvions sont plus favorables à la polyculture/ élevage et aux cultures maraichères et fruitières.
  • Les cultures permanentes sont présentes de façon très localisée en Seine-Maritime, dans l’Eure et dans le Calvados.

Parmi les 80 % de territoires agricoles normands, 39 % sont des terres arables et 33 % des prairies. Ces chiffres placent la Normandie en 5e position des régions possédant le plus de terres arables (rapporté à leur superficie) et en 1ere position des régions de France métropolitaine ayant le plus de prairies. L’Eure et la Seine-Maritime étant majoritairement concernés par des terres arables (pour 54 % et 49 % de leur superficie) tandis que la Manche, l’Orne et le Calvados possèdent une majorité de prairies (pour 48 %, 44 % et 43 % de leur superficie).
La Normandie, possède en revanche très peu de surface de cultures permanentes et de zones agricoles hétérogènes.

Prairie bocagère à l’est de Granville (Manche) – Photo: A. Dudouble (ANBDD)

Les milieux forestiers, semi-naturels et les zones humides

Concernant les zones humides de plus de 25 ha, avec 0.2 % de sa superficie concernée, la Normandie est à la 7eme position sur les 13 régions de France métropolitaines. Une part importante de ces grandes zones humides est située dans la Manche (baie des Veys, baie du Mont-Saint-Michel) ainsi que dans le Calvados (estuaire de l’Orne) et la Seine-Maritime avec la Seine.

Avec 13 % de sa surface couverte de forêts et de milieux semi-naturels, la Normandie se positionne en 11ème position sur les 13 régions de France métropolitaines en matière d’espaces naturels. Les milieux forestiers constituent le type de milieu naturel dominant en Normandie (avec 12 % du territoire couvert contre 26 % à l’échelle métropolitaine). Viennent ensuite les milieux à végétation arbustives et/ou herbacées et les espaces ouverts avec peu ou pas de végétation qui ne représentent qu’1 % des milieux naturels normands. En Normandie, le département de l’Eure est le plus riche en forets tandis que la Manche possède le plus de milieux à végétation arbustives et/ou herbacées (comme les landes).

Ce qu’il faut retenir

Positionnement de la Normandie par rapport aux 13 régions métropolitaines en pourcentages *:

2e pour les territoires agricoles
• 5e pour les terres arables
• 1re pour les prairies
• 9e pour les zones agricoles hétérogènes
• 12e pour les cultures permanentes

11e pour les forêts et milieux semi-naturels
• 11e pour les forêts
• 11e pour les milieux à végétation arbustive et/ou herbacée
• 9e pour les espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation

6e pour les territoires artificialisés

12e pour les surfaces en eau

7e pour les zones humides

*en rapportant les surfaces de chaque type d’occupation des sols à la surface régionale

La Normandie est une région à dominante agricole. Elle se place au deuxième rang de France métropolitaine avec 80 % des sols occupés par des territoires agricoles. Elle est également caractérisée par une forte proportion de prairies (33 %), qui la place en première position des régions métropolitaines françaises. Les massifs forestiers occupent le deuxième rang de l’occupation des sols de la région avec 13 %. Selon la méthodologie CORINE Land Cover qui cartographie uniquement les espaces de plus de 25 ha, les grandes surfaces en eau et les grands milieux humides sont peu représentés en Normandie et composent respectivement 0,4 % et 0,2 % du territoire*. Le Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE)** est un document cadre élaboré dans chaque région ayant pour objet principal la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques. Les territoires artificialisées sont le principal obstacle à ces continuités, or ces territoires ont augmenté de 20 % en Normandie entre 2000 et 2018.

*Cette propriété implique probablement un sous-comptage des surfaces en eau et des zones humides de Normandie, caractérisées par leur faible surface (marais du Cotentin et du Bessin, mares, tourbières, prairies et boisements humides, mégaphorbiaies, milieux rivulaires, etc.)

**Comme le prévoit la Loi NOTRe, les SRCE de Haute et de Basse-Normandie ont été intégrés au SRADDET normand (approuvé par le préfet de région en juillet 2020) : https://www.normandie.fr/le-sraddet

Pour en savoir plus, téléchargez la fiche complète de notre collection Indicateurs de Biodiversité Normandie consacrée à l’évolution de l’aire occupée par les principaux types d’occupation des sols en Normandie

Iuna Thomas
Iuna Thomas
Chargée de mission scientifique – Analyse et traitement de données